Bitcoin est censuré : La fin de la décentralisation ?🤯
113ème correspondance de la Huge Letter 💌
Crypto, Hebdo, Let’s Go !
Hello à toi et bienvenue sur la 113ème édition de la Huge Letter !
Chaque semaine, Hugues et son équipe te préparent la newsletter qu’il ne faut absolument pas rater pour rester informé et te former au mieux !
On espère que tu vas bien et que tout se déroule au mieux pour toi, nous ça va super !
Place à l’essentiel et voici ton recap de la semaine dernière, avec les plus grosses informations à ne (surtout) pas manquer !
Les Huges Actus : ce qu’il ne fallait pas louper cette semaine ! 🔥
CZ démissionne de Binance, et l’entreprise écope d’une amende de 4 miliards ‼️
Changpeng Zhao, le dirigeant de Binance, a surpris les marchés financiers en annonçant sa démission. Il a admis avoir enfreint les lois sur la lutte contre le blanchiment d'argent dans un accord conclu avec le Département de la Justice des États-Unis (DOJ).
Suite à cet accord, Binance est contrainte de payer 4,3 milliards de dollars au DOJ, mais elle pourra poursuivre ses activités sous supervision étroite.
L'acte d'accusation vise directement Binance, accusant l'entreprise et CZ d'avoir enfreint la loi sur le secret bancaire de 2017 à octobre 2022. La négligence dans la mise en place d'un programme anti-blanchiment d'argent et la violation des sanctions économiques américaines sont également pointées du doigt.
Les récentes accusations contre Binance indiquent que Changpeng Zhao (CZ), son PDG, était au courant de ses opérations aux États-Unis, où environ 23% des utilisateurs en 2017 étaient des résidents américains. Des notes manuscrites de Zhao datant de 2019 soutiennent ces affirmations, révélant qu'il considérait l'exclusion des clients américains comme un frein à la croissance de l'entreprise.
Binance a reconnu sa culpabilité sur trois chefs d'accusation. CZ a, pour sa part, accepté une peine potentielle de 18 mois de prison et une amende personnelle de 50 millions de dollars.
Parallèlement, un programme de conformité avec la législation américaine sera instauré. Ceci fait suite aux allégations du Département de la Justice des États-Unis, qui reprochait à Binance l'absence d'un tel programme.
Suite à cela Binance a décidé de quitter les USA.
Un fait qui est assez surprenant : le marché le régit pas.
La figure emblématique qu’est CZ avec l’entreprise Binance, suite à sa démission et les procès associés à cela, les investisseurs auraient pu perdre confiance. Mais ce n’est pas le cas.
Ça sent le bullrun cete histoire… 🤑
Le Japon s’ouvre à la Tokenisation immobilière 🎎
En début de semaine, une annonce a confirmé une tendance inéluctable : la tokenisation des actifs financiers est en passe de révolutionner le secteur financier, avec les grandes économies mondiales qui s'y adaptent progressivement.
Singapour et Hong-Kong font déjà partie de ce mouvement, et le Japon, connu sous le nom de pays du Soleil Levant, vient de se joindre à cette évolution.
La nouvelle entreprise, nommée Osaka Digital Exchange, envisage de débuter avec des tokens représentant des actifs immobiliers.
ODX lancera sa nouvelle plateforme numérique de négociation de titres le 25 décembre 2023. (Le jour de noël !)
Fondée en 2021, ODX compte parmi ses principaux investisseurs les géants de la finance nipponne que sont SBI Holdings et Sumitomo Mitsui Financial Group qui souhaitaient mettre en place une plateforme pour vendre et échanger des actifs numériques.
Le système propriétaire créé par ODX pour orchestrer tous les échanges est nommé START, et il a obtenu la validation de l'organisme de régulation japonais le 16 novembre dernier. Ainsi, l'annonce faite hier représente simplement la continuation naturelle de ces développements.
Deux sociétés immobilières japonaises, Kenedix Inc. et Ichigo Inc., ont déjà prévu de vendre des actifs financiers tokenisés via ce système.
Ichigo Inc. a spécifié qu'elle offrirait pour 20 millions de dollars d'actifs dans sa première mise en vente, un montant considéré comme modeste. Cependant, il y a des rumeurs selon lesquelles cette initiative pourrait être un test préliminaire avant de passer à une phase beaucoup plus vaste et significative.
Il est désormais clair que la tokenisation est un moteur clé de l'adoption de la technologie blockchain par les grandes institutions financières, et par extension, par le grand public intéressé par ces produits.
Le Japon suit ainsi une tendance déjà présente dans de nombreux centres financiers mondiaux, avec Singapour émergeant comme leader incontesté dans ce domaine. Il est cependant à noter que cette option n'est pas encore disponible en France.
Hack de HTX : 85 Millions de dérobés 🧑💻
La plateforme d'échange de cryptomonnaies HTX a été victime d'une cyberattaque entraînant un vol de plus de 85 millions de dollars. Justin Sun a déclaré que cet incident n'aurait aucun impact significatif sur les opérations courantes de HTX. Cependant, les détails précis et les causes de cette vulnérabilité de sécurité restent incertains à ce stade.
L'alerte initiale a été déclenchée par une transaction suspecte impliquant plus de 10 000 Ethers (ETH), signalant une activité potentiellement frauduleuse.
Les premiers signes de l'attaque sur HTX ont été repérés par Cyver, une société de sécurité blockchain, qui a observé des transferts anormaux atteignant 85 millions de dollars. Selon Cyver, l'attaque pourrait être due à une fuite de clés privées, offrant aux attaquants un accès au bridge Heco de HTX.
Heco est un bridge conçu par HTX pour le transfert de tokens entre la Heco Chain et Ethereum.
Cette attaque n'est pas une première pour HTX, qui avait déjà perdu 8 millions de dollars en septembre dernier, incluant le détournement de 500 ETH. Ces fonds avaient été récupérés et les pertes entièrement remboursées après l'incident.
Bien que Justin Sun affirme que HTX remboursera complètement les utilisateurs affectés, des questions demeurent sur la capacité de la plateforme à maintenir sa promesse de sécurité, surtout après des pertes aussi conséquentes. Cet événement soulève des inquiétudes sur la sécurité de la plateforme et sa vulnérabilité aux attaques futures.
Il est important de rappeler que le monde des cryptos est très sensible aux piratages, c’est pourquoi il faut à tout prix sécuriser au mieux tes cryptos avec un wallet physique !
On ne le répètera jamais assez : il vaut mieux prévenir que guérir !
Bitcoin est censuré : la fin de la décentralisation ?😬
Au cours des dernières semaines, un événement remarquable a captivé l'attention des analystes : six transactions Bitcoin liées à des adresses sanctionnées par l'OFAC, une branche du Département du Trésor des États-Unis, ont été omises dans les blocs minés par diverses pools de minage.
Le Défi de la Censure dans le Minage de Bitcoin
Cette situation interroge sur la capacité de Bitcoin à résister à la censure et sur l'impact des politiques américaines sur les opérations de minage à l'international. Grâce à son initiative, le « miningpool-observer » (observateur des pools de minage), un développeur Bitcoin connu sous le pseudonyme 0XB10C sur la plateforme X, a découvert que certaines pools de minage avaient exclu ces transactions.
Le miningpool-observer a été développé pour identifier les transactions absentes dans les blocs minés par les pools de minage de Bitcoin. De son côté, l'OFAC est un organisme gouvernemental américain qui impose des sanctions à des individus, groupes, et pays pour divers motifs, y compris la lutte contre le financement du terrorisme et le blanchiment d'argent.
Trois pools de minage, F2Pool, ViaBTC et Foundry USA, ont récemment écarté certaines transactions Bitcoin de leurs blocs minés. F2Pool a omis plusieurs transactions dans 4 blocs, tandis que ViaBTC et Foundry USA ont chacun laissé de côté une transaction dans un bloc.
Selon l'analyse de 0XB10C, ViaBTC et Foundry USA pourraient avoir exclu ces transactions en raison de frais par octet faibles (sat/vByte) ou d'une propagation insuffisante dans le mempool.
Cependant, l'omission par F2Pool, basé en Asie, pourrait indiquer une conformité intentionnelle aux sanctions de l'OFAC, soulevant des préoccupations sur l'influence des politiques américaines sur le minage mondial de Bitcoin.
Cette situation suggère une possible influence des États-Unis sur les pools de minage étrangères, remettant en question la résistance à la censure, une caractéristique clé de Bitcoin. Si les pools commencent à filtrer les transactions basées sur des sanctions, cela pourrait compromettre la propriété fondamentale de résistance à la censure de Bitcoin.
Les risques pour Bitcoin Face aux Règles de l'OFAC
Comme mentionné auparavant, l'OFAC est une entité gouvernementale visant à combattre le financement du terrorisme et le blanchiment d'argent. Cependant, l'application de ses règles aux transactions Bitcoin soulève des questions.
Bien que les intentions de l'OFAC soient louables, une adhésion étendue des mineurs à ses normes pourrait entraîner un contrôle plus strict et parfois arbitraire sur les transactions Bitcoin, compromettant ainsi l'essence de Bitcoin en tant que réseau de transfert de valeur décentralisé.
Ce phénomène risque de mener à une forme de censure où certaines transactions ou adresses Bitcoin seraient exclues ou filtrées, non pas en fonction de preuves tangibles d'activités illégales, mais sur des bases plus subjectives ou politiques.
Bien que F2Pool ait refusé de traiter quatre transactions, le réseau Bitcoin reste loin d'une censure généralisée. F2Pool ne mine qu'environ 11 % des blocs de Bitcoin, signifiant que les adresses sanctionnées par l'OFAC pourraient être validées dans les 89 % restants des blocs.
Il est crucial de comprendre qu'une pool de minage n'est pas contrôlée par une entité unique, mais est composée de nombreux mineurs et entreprises indépendants.
Ainsi, si une pool adopte certaines règles, les mineurs ont la liberté de migrer vers une autre pool, alignant leur puissance de calcul avec leurs préférences et principes.
C'est ce qui est arrivé avec F2Pool. Face à un départ rapide de mineurs en réaction à l'introduction d'un filtre controversé, le co-fondateur de la pool, @satofishi sur la plateforme X, a dû rapidement revoir sa position.
Cette situation a démontré la dynamique de pouvoir entre les pools de minage et les mineurs individuels dans l'écosystème Bitcoin.
Si Bitcoin devait se plier aux réglementations de l'OFAC, cela contredirait un de ses principes fondamentaux : la résistance à la censure.
Cela pourrait compromettre l'essence même de Bitcoin, ce qui lui confère sa singularité et sa valeur. Pas de panique, on en est loin !
Le staking des cryptomonnaies est menacé en France…🤔
Depuis un certain temps, la proposition d'amendement de Éric Bothorel concernant le staking de cryptomonnaies a déclenché de l'inquiétude et des débats. Malgré le temps écoulé, il apparaît que les recommandations des professionnels de l'industrie et de l'ADAN n'ont pas été prises en compte.
Quel est ce projet de loi ?
Depuis quelques temps, la fiscalité des gains générés par le staking de cryptomonnaies est un sujet brûlant, provoquant une vive inquiétude parmi les acteurs clés de l'écosystème des cryptomonnaies en France.
Pour contexte, le député (Renaissance) Éric Bothorel a introduit un amendement dans le prochain projet de loi budgétaire, visant à taxer les bénéfices issus des activités de validation sur la blockchain.
Ainsi, que ce soit pour le minage ou le staking, les gains devraient être déclarés en tant que bénéfices non commerciaux (BNC) dès leur acquisition.
En réalité, cette proposition clarifie simplement des règles déjà existantes.
La taxation du staking était en effet prévue, mais la question était de savoir comment appliquer cette taxe. D'un côté, l’impôt sur le revenu suggère un calcul au moment de la perception du revenu, tandis que de l'autre, la doctrine fiscale indique que l’impôt devrait être appliqué au moment de la cession des actifs.
Un élément primordial à clarifier
Il est important de définir si l’impôt est dû au moment de la perception des revenus de staking ou lors de leur vente, car la distinction est significative, surtout en raison de la volatilité des prix des cryptomonnaies.
La proposition de Éric Bothorel est bénéfique en ce sens qu'elle éclaircit une zone floue qui pourrait autrement entraîner des complications dans les déclarations fiscales.
Toutefois, c'est le choix de la méthode de taxation qui est controversé et suscite des inquiétudes tant pour les utilisateurs que pour les entreprises du secteur.
L’ADAN a fait une proposition d’aménagement
Faustine Fleuret, présidente de l'Association pour le Développement des Actifs Numériques (ADAN), a expliqué dans une interview chez Cryptoast :
« Clarifier la fiscalité française des cryptomonnaies est nécessaire et vertueuse. Cependant en l’état, l’amendement sur le staking sera délétère aux contribuables et au développement de la DeFi et du Web3 s’il n’est pas assorti des conditions suivantes : le report des moins-values, la différenciation du staking avec les autres usages de la DeFi, et la valorisation des récompenses périodique et non en temps réel. Sans cela, c’est un coup porté à la France comme hub européen. »
Initialement, il est suggéré de reporter les moins-values sur l'année suivante. Puisque les revenus issus du staking sont en cryptomonnaies, leur valeur fluctue entre le moment de leur réception et celui de leur vente par l'utilisateur. L'Adan propose donc la possibilité de reporter ces moins-values sur les plus-values de l'année suivante.
Ensuite, l'Adan recommande de distinguer entre les utilisateurs qui participent activement au staking en tant que validateurs, et ceux qui délèguent leurs cryptomonnaies à des validateurs. Pour ces derniers, il ne s'agit pas d'un régime d'imposition de bénéfices non commerciaux (BNC), mais plutôt de la flat tax pour cession d'actif numérique.
Enfin, l'Adan propose de modifier la valorisation des récompenses en cryptomonnaies dans le cadre du staking. Les paiements peuvent se produire très fréquemment, rendant la déclaration fiscale extrêmement complexe pour l'utilisateur. L'Adan suggère donc un calcul trimestriel basé sur le cours moyen des cryptomonnaies reçues.
L’ADAN n’a pas été écouté…
Malgré d'intenses discussions entre les acteurs clés de l'écosystème des cryptomonnaies et les décideurs politiques, aucun amendement n'a été présenté pour modifier le projet de loi du député Éric Bothorel. Cela suggère que les suggestions et la voix de l'Adan n'ont pas été prises en considération.
Bien que la date limite de modification du texte au Sénat soit passée, il reste une possibilité d'intervention par le Gouvernement. Il est crucial que les points soulevés dans ce document soient lus, entendus et pris en compte.
En l'absence de changements, il est probable que les utilisateurs français se dirigent vers des entités étrangères pour échapper à cette fiscalité contraignante.
L'avenir du staking de cryptomonnaies en France et de ses acteurs dépend largement de ce potentiel amendement. Ce serait bien dommage pour nous tous les premiers acteurs en crypto et DeFi…
C’est terminé ! 🥰
Merci de nous avoir lu, on se retrouve la semaine prochaine à la même heure !
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